Exposition personnelle
Du 16 juin au 6 août 2017
Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis, à l’invitation de Synesthésie
Voir également le Catalogue d’exposition avec un texte de Ingrid Luquet-Gad, un entretien avec J. Emil Sennewald et une série de photographies.
Synesthésie présente une exposition personnelle de Thierry Fournier au Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis. Avec Heterotopia, Thierry Fournier investit l’ensemble de la chapelle du musée avec une installation en réseau et un ensemble de nouvelles œuvres.
Notre expérience de l’identité et de l’altérité – au sens large – sont profondément redéfinies par notre exposition permanente sur le web et la cohabitation avec des entités aux limites du vivant. Thierry Fournier explore ici ces enjeux de manière spéculative, par un ensemble de fictions qui dialoguent entre elles.
Les sujets, les corps et les objets qui composent cette exposition traversent des statuts multiples : des désirs exprimés sur internet sont captés en temps réel et lus par des voix de synthèse qui génèrent un paysage infini (Ecotone), un dispositif projette dans l’espace les témoignages de transfuges des réseaux sociaux (I quit), un programme s’interroge sur la nature humaine de ses spectateurs (Just in case), des smartphones produisent des textes autonomes (Oracles), un néon affiche le souhait d’être caché (Hide me), une installation forme un organe hybride (Nude), des mains sont transformées par leurs gestes (Futur instant)…
À travers cette série d’œuvres, l’exposition évoque un espace parallèle, à la fois utopique et dystopique, auquel nous sommes confrontés en permanence et dont les règles ont déjà modifié la réalité. En prise avec des systèmes dans lesquels l’imitation ou le remplacement de l’humain n’a jamais constitué un enjeu aussi fort, le vivant côtoie en permanence ses traces sur le réseau, ses simulacres ou ses extensions.
Au sein de ce lieu qui a été un couvent puis un tribunal, l’écho de Michel Foucault dans le titre suggère que les « contre-espaces » juxtaposant plusieurs réalités et expériences ne se déploient plus aujourd’hui seulement dans l’architecture, mais traversent aussi le réseau, les individus et les corps.